Le social : une question d’imagination?
Posté par Cathy D. | dans prospective, sur le vif, travaux en cours
A l’automne 2009, le travail s’est imposé sur la scène médiatique à travers ses figures de rupture. Des suicides de salariés dans des grandes entreprises sont venus rappelés la place essentielle du travail dans nos vies. Des voix nombreuses se sont émues du sort de ces salariés suscitant une prolifération d’articles, de reportages et d’analyses. Comme bien souvent, c’est la rupture, ici la mort, qui donne à l’ordinaire son regain d’intérêt. Le travail et le social souvent n’intéressent que peu hors du cercle des spécialistes. Ce n’est pas glamour !
Tout se passe en effet comme si entre subir ou se révolter, collaborer ou dénoncer, se tuer ou tuer, nous n’avions pas d’alternative. La victime et le rebelle ne sont au fond que les deux faces d’un janus qui aurait renoncé à penser et à agir, modestement dans son espace de responsabilité. La fin des utopies, qui attriste les uns et réjouit ceux qui se méfient de toute tentation totalisante, laisse les imaginations en deuil et en berne.
Les figures du travail, de l’organisation, les modalités de direction, de décision, les critères de répartition de la rente ou de distribution des produits du travail ne seraient plus des réalités crées par des hommes, fruits d’une histoire mais des objets naturels non discutables qui s’imposeraient. Ainsi, la mobilité, choix qui a peut-être eu sa pertinence à un moment donné, s’est imposée dans certaines entreprises comme une évidence sans réflexion sur son sens ou son efficacité. L’exemple de l’application de la mobilité chez France Télécom montre le travail devenant l’ennemi de la vie familiale et sociale qu’il devrait au contraire soutenir et féconder.
Nous avons besoin d’ une vision d’une société qui ne serait pas « carbon design » pour inventer et concevoir les manières de vivre avec la rareté énergétique, nous avons besoin d’un nouvel imaginaire pour, dans le réel, Penser/faire le social autrement. Explorer ce nouvel imaginaire, C’est l’objectif que nous nous nous donnons dans le réseau social Penser le social autrement.